Parfums d’Alger, Un Film De Rachid Benhadj

Synopsis: Karima est une célèbre photographe algérienne vivant à Paris et ayant coupé tout contact avec sa famille restée au pays. Un appel de sa mère lui annonçant que son tyran de père est mourant et que son frère a des problèmes, va l’obliger à traverser la méditerranée et à se confronter à son passé.

Mon Frère

L’Algérie et son cinéma ne se portent pas au mieux, la production de films y est rare et reste regardée à la loupe par un pouvoir qui supporte mal les discours déviants. C’est avec curiosité et intérêt qu’on suit alors la sortie de tout long-métrage, produit par ce pays dont on ne sait toujours pas s’il est vraiment ami ou non. Parfums d’Alger devient alors une vraie surprise, puisque produit par les services culturels algériens et abordant de front les problèmes actuels du pays: terrorisme et corruption.

Parfums d’Alger et un film plein de maladresses c’est vrai, il souffre d’un doublage français absolument catastrophique à peine digne d’une télé novela, mais rattrapé de justesse par des dialogues en Arabe nombreux et qui donnent au film une authenticité bienvenue. Si la narration voulue par Rachid Benhadj (Touchia, Mirca) manque parfois de liant, il n’en reste pas moins que la sincérité du réalisateur, son absence de tabou sur l’état de son pays, font de son film un témoignage fort et poignant sur un pays pris entre le modernisme occidental et l’obscurantisme islamiste. Un pays qui parait presque anarchique, lorsque ces deux tendances se retrouvent à s’affronter, un pays où le danger existe bel est bien lorsqu’on n’a pas en tête les bonnes idées.

Parfums-d-Alger-Critique-Film-Adel-Djafri

Un pays magnifique cependant, d’une beauté époustouflante et ça, Rachid Benhadj sait le rendre avec brio. Sa caméra fait beaucoup mieux que n’importe quelle émission du Lonely Planet, il aime son pays et sa caméra transpire cet amour pour une perle de la méditerranée. Qu’il s’agisse de filmer le Sahara ou la campagne algérienne, les paysages sont stupéfiants, les couleurs sont chaudes et la paix semblent destinée à y régner un jour. Les plans, les zooms et lents travellings prennent le temps de faire découvrir chaque rocher, chaque olivier comme dans une lente contemplation.

On aimerait pouvoir en dire autant des acteurs, parler de cette même qualité. Ils sont bons dans l’ensemble, réellement. Mais il reste effectivement ce doublage, absolument épouvantable, un des plus mauvais qu’on a pu entendre. Il n’est pas désynchronisé, il sonne juste totalement faux la plupart du temps. Ce n’est parfois qu’un détail mais, à ce stade, il devient un handicap lourd qui nuit réellement à la qualité de l’interprétation. Passer outre de piètre doublage est possible, mais difficile car les acteurs que sont Mounica Gurritore (La Bella Gente) ou même Adel Djafri, s’ils sont bons, ne le sont pas assez pour faire oublier ce doublage.

Parfums-d-Alger-Critique-Film-Mounica-Gurritore

Parfums d’Alger marque par la rareté du cinéma algérien, il marque par le fait que des productions de cette importance y sont devenues une vraie exception, il marque par un dénouement qui, bien que plein d’espoir, n’en demeure pas moins sans concession. Car si le film est difficile tout du long, la fin est une véritable tragédie où la violence et l’inhumanité explosent dans un flot de bêtise (bien humaine celle-là) où se mêlent la religion, la corruption et l’ambigüité de l’attitude des forces de l’ordre par rapport aux islamistes. Parfums d’Alger est donc à voir, un peu pour ce qu’il représente, un peu pour ce qu’il raconte…

Bande Annonce – Parfums d’Alger:

 

Réalisation: Rachid Benhadj

Scénario: Rachid Benhadj

Photo: Vittorio Sturao

Son: Kamal Maxar

Montage: Francesca Barassy

Musique: Said Bochloch

Production: Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel & Net Diffusion

Durée: 105′

Casting: Mounica Gurritore, Adel Djafri, Chafia Boudraa, Sid Ahmed Agoumi, Rym Takoucht, M’hamed Benguettaf & Ahmad Bin Aissa

Sortie: 15 mai 2015

Hit Girls 2, Une Bande-Originale d’Ed Boyer Et Deke Sharon

Have Fun !

Hit-Girls-2-Elizabeth-Banks-MusiqueEn 2013 débarquait Pitch Perfect (Hit Girls en »Français »…), film consacré ni plus ni moins qu’aux compétitions universitaires de chant a capella aux U.S.A. Le film était bien allumé et mettait en avant une bande originale déjà survitaminée, mais sans aucune originalité. Cela ne posait en fait aucun problème, le but de cette musique était juste de faire un film à mi-chemin entre le teen movie et la comédie musicale. C’était dynamique, fun à souhait et reléguait la prise de tête au rang de première tétine qu’on a eu en bouche étant bébé.

2015, les Hit Girls (non, rien à voir avec Kick-Ass…) reviennent le 22 juillet précédée d’une bande-originale supervisée par Ed Boyer et Deke Sharon. Rien de neuf sous le soleil musical: c’est toujours aussi fun, entrainant et…pauvre artistiquement. Toujours une écrasante majorité de reprises a capella (mais pas toujours), avec quelques arrangements intéressants. Il y a d’ailleurs cette hilarante reprise de la fanfare Universal, vraiment drôle. Mention « bien » également à la reprise du Lollipop de Mika et au Winter Wonderland. Bref oui, ça ne va pas chercher bien loin, c’est très facile et bon marché, mais que c’est bon !

Hit Girls 2 – Bande Originale:

 

Sortie : 17 juillet 2015

Distributeur : Universal Music

Durée : 44’

Tracklist :

1. Universal Fanfare 0’33

2. Kennedy Center Performance 2’27

3. Lollipop 2’43

4. Car Show 1’48

5. Winter Wonderland/Here Comes Santa Claus 3’04

6. Riff Off 4’25 7. Jump 1’17

7. Convention Performance 1’41

8. Back To Basics 1’31

9. Cups (Campfire Version) 0’46

10. We Belong 3’35

11. Any Way You Want It (World Cahmpionship Medley) 1’56

12. World Championship Finale 1 2’02

13. World Championship Finale 2 4’16

14. Crazy Youngsters 3’40

15. Pitch Perfect 2 End Credit Medley 3’00

16. Flashlight 3’30

17. All Of Me (Bumpers’ Audition) 1’28

Kidnapping Mr. Heineken, Un Film De Daniel Alfredson

La Fête De La Bière 

Synopsis: En 1983 Freddy Heineken, fondateur et propriétaire de la célèbre marque de bière, est enlevé par une bande de petits malfrats hollandais, qui demandent une rançon de 16 millions d’euros pour sa libération. Il s’agissait de la plus grosse demande de rançon pour l’époque.

Encore un ! Encore un de ces films qui vous assènent d’entrée le label « tiré d’une histoire vraie » dès le générique, comme s’il était gage de qualité. Encore un réalisateur convaincu que les faits réels suffisent à faire une bonne histoire, bien meilleure en tout cas que celle sortie de l’imagination d’un scénariste. Et bien pour une fois, c’est presque vrai. Puisque si Kidnapping Mr. Heineken n’est pas le meilleur du genre, il livre une histoire suffisamment captivante pour qu’on reste étonné que de tels faits soit vrais justement.

Elle est étonnante d’ailleurs cette histoire, mettant en scène un groupe de bras cassés victimes de la crise, qui ne voient plus d’autre issue que de sombrer dans le banditisme, en kidnappant une des plus grandes fortunes de Hollande. Daniel Alfredson (Millenium 2 & 3) dépeint d’ailleurs parfaitement  ce milieu des années 80, lorsque la crise frappa de toutes ses forces les milieux ouvriers. Ce qu’il nous montre ressemble beaucoup à ce qu’on peut trouver dans les films de Ken Loach en particulier, et dans tous ces films sur la banlieue et la misère sociale qui y règne en général. Un monde où les nantis considérèrent plus que jamais les pauvres comme des insectes.

Kidnapping-Mr-Heineken-Critique-Film-Jim-Sturgess

Mais ce film reste un policier avant tout et sur ce point, Daniel Alfredson ne se trompe pas, conservant de bout en bout un rythme qui accroche le spectateur. Qu’il s’agisse de la préparation du rapt, de son déroulement, de la détention de Freddy Heineken ou même du dénouement, on assiste à un crime de professionnel exécuté de main de maitre par des amateurs. Ce qui est étonnant d’ailleurs, puisque les autorités hollandaises de l’époque étaient persuadées qu’il s’agissait d’un enlèvement politique par des professionnels.

Anthony Hopkins est Freddy Heineken, dit comme cela ça fait briller l’oeil cinéphile et, même si Sir Anthony écope d’un doublage français très en-dessous de la moyenne, il est comme toujours incroyablement présent…et absent car on ne le voit que trop peu dans ce film. Même s’il doit se contenter d’un regard, d’un mouvement, il est convainquant. À ses côtés on trouve Sam Worthington (Avatar, Le Choc Des Titans), très au-dessus de sa moyenne habituelle. S’il n’est pas parfait, il donne de l’épaisseur à son rôle et parvient à se trouver du charisme, jusqu’à en devenir inquiétant.

Kidnapping-Mr-Heineken-Critique-Film-Daniel-Alfredson

Petit film sans prétention, privé d’une sortie sur grand écran dans l’hexagone, Kidnapping Mr. Heineken reste au-dessus du niveau moyen de ce genre de longs-métrages. À mi-chemin entre le drame social et le film policier, il parvient même à ne pas s’égarer en montrant que l’un n’est que la conséquence de l’autre, entrainant ses personnages dans un véritable cercle vicieux. Il ne restera pas dans les mémoires comme celui du plus grand rôle d’Anthony Hopkins, mais peut-être comme celui du premier rôle de composition de Sam Worthington, ce qui n’est pas rien.

Bande Annonce – Kidnapping Mr. Heineken:

 

Réalisation: Daniel Alfredson

Scénario: William Brookfield

Musique: Lucas Vidal

Direction artistique: Jan Rugters

Production: Judy Cairo, Howard Meltzeret & Michael A. Simpson

Sociétés de production: European Film Company & Informant Media

Pays: U.S.A., Pays-Bas & Belgique

Genre: Policier

Durée: 95′

Sortie: 03 juin 2015 en DVD

Distribution: Sam Worthington, Anthony Hopkins, Jim Sturgess & Ryan Kwanten

Maggie, Un Film d’Henry Hobson

Papynator

Synopsis: Les zombies se sont répandus comme une maladie, qui semble aujourd’hui en passe d’être maitrisée. Le monde de Wade bascule lorsque sa fille Maggie est elle-même mordue, une morsure qui l’entraine vers une mort certaine.

Les intentions de Henry Hobson avec son film Maggie sont bonnes. Vouloir faire en sorte que le film de zombies cesse de tourner en boucle depuis plusieurs années et accouche d’un peu plus de films qui sortent de la série Z. Le pari était risqué et même un peu fou d’autant que, si les films de zombies ne sortent jamais de cette légendaire série Z, on s’en moque quand même un peu. Ce n’est pas comme s’il y avait des enjeux, au-delà d’un divertissement devenu bas de gamme ou d’une frayeur bon marché qui ferait plutôt rire.

Maggie-Critique-Film-Arnold-Schwarznegger

Mais bon, prenons ces bonnes intentions au mot un instant. Henry Hobson se sort du shéma habituel et mérite déjà pour cela un peu de considération. On débarque alors que l’épidémie est déjà bien entamée, dans une société où l’État n’a pas encore disparu, où les forces de l’ordre semblent encore faire leur travail et où la transformation en zombie est traitée comme n’importe quelle autre contagion virulente. Un peu de nouveauté donc, sans oublier un film quasiment sans zombies, très peu démonstratif donc.

Oui mais, lorsqu’on essaie d’aborder le sujet sous un autre angle que celui du film d’horreur pur, il faut pouvoir proposer autre chose et ça, Henry Hobson n’y parvient que trop rarement. Malgré le sujet, son film n’a presque pas de dramaturgie, peu de moments de tensions, les personnages semblent évoluer dans un brouillard opaque. On retrouve ce flou dans une narration sans énergie ni construction, les scènes n’ont pas  d’introduction ni de conclusion. On passe de l’une à l’autre sans réelle transition, on ne s’attache pas non plus aux personnages, les scènes d’intimité sonnant faux.

Maggie-Critique-Film-Aiden-Flowers

Et il y a Arnold Schwarznegger, qui aurait trouvé là le rôle de sa carrière, celui qui prouverait aux monde qu’il est plus qu’une montagne de muscles dédiée aux films d’action. C’est vrai que son interprétation est bonne, mais elle n’est en rien une performance. Son registre reste limité et, disons juste qu’il a enfin trouver un rôle qui lui convient. Comme ces jeux pour enfants où des formes doivent être associées, Schwarznegger ne semble pouvoir se mouler que dans un type de rôle: monolithique, aux airs pénétrés et avec aussi peut de dialogues que dans l’ouverture d’Il Était Une Fois Dans l’Ouest. Donc oui, Wade est sans doute son moins mauvais rôle, mais il n’est pas prêt pour autant à jouer Hamlet.

Maggie est presque un dommage collatéral, mais le défi était de taille. Il faut un talent énorme pour transformer un phénomène de mode tel que celui des zombies, tellement maltraité au cinéma ces dernières années, tellement associé à l’âge adolescent. D’autant qu’une telle ambition ne donne pas forcément envie, que les films de zombies puissent être sacrifiés sur l’autel des profits ne soulèvera pas de protestations outrées. Maggie reste ce qu’il est, une oeuvre pétrie de bonnes intentions, mais qui ne se donne ni les moyens, ni le talent de ses ambitions et comble du comble: Henry Obson parvient réalise le film de zombies le plus soporifique du cinéma.

Note: 4/10

Bande Annonce – Maggie:

 

Réalisation: Henry Hobson

Scénario: John Scott 3

Direction artistique: Gabor Norman

Décors: Julie Ziah

Costumes: Claire Breaux

Photographie: Lukas Ettlin

Montage: Jane Rizzo

Musique: David Wingo

Sociétés de production: Inferno Entertaniment, Gold Star Films, Lotus Entertainment, silver Lining Media Group & Silver Reel

Société de distribution: Lotus Entertainment

Pays: U.S.A.

Genre: Horreur post-apocalyptique

Sortie: 27 mai 2015

Distribution: Arnold Schwarenegger, Abigail Breslin, Joely Richardson & Aiden Flowers

Ex Machina, Un Film d’Alex Garland

Je Crois En Dieu

Synopsis: Caleb est un petit génie de l’informatique, soi-disant tiré au sort pour participer, aux côtés de Nathan (autre génie de l’informatique), à une expérience scientifique qui changera la face du monde: faire passer le test de Turing à Ava, premier robot doté d’une intelligence artificielle.

Premier film d’Alex Garland, Ex Machina ressemble à une promesse. La promesse d’un réalisateur qui, sans faire de son premier film une prouesse, parvient à poser un style, une profondeur et une personnalité que peuvent lui envier beaucoup d’apprentis metteurs en scène. Un peu présomptueux cependant, il s’inscrit en héritier des pères fondateurs de l’anticipation au cinéma, tels que Stanley Kubrick ou même Ridley Scott. Un peu présomptueux, il aborde un sujet fondamental en posant parfois de mauvaises questions et en oubliant parfois de poser les bonnes.

Ex Machina Critique Film Domhnall Gleeson

Avec l’immortalité, la question d’une intelligence artificielle est peut-être celle qui travaille le plus l’humanité. Elle interroge nos convictions, nos peurs et nos croyances, elle vient stimuler notre imagination en ouvrant une infinité de possibilités philosophiques. Cette intelligence, qui semble caractériser l’humanité, est la seule chose qui la sépare de l’animal. Paradoxalement, le jour où l’humain créera une véritable intelligence artificielle, il se hissera au rang des dieux mais redeviendra un animal comme tant d’autres. Le sujet était d’une ambition folle, peut-être trop pour un premier film, quand bien même Alex Garland serait un grand écrivain.

Forcément on attend beaucoup d’un tel film, naïvement autant que de Blade Runner, de 2001 – L’Odyssée De l’Espace ou plus récemment de Her. Formellement, il y a peu à reprocher à Alex Garland, sa mise en scène est pleine d’une belle et douce sobriété, qui laisse agir la fascination qu’exerce sur le spectateur le monde sous-terrain qu’il a créé. La direction d’acteur est à l’avenant même si on regrettera qu’Oscar Isaac (Inside Llewyn Davis, The Two Faces Of January), perdu derrière une barbe proéminente, passe à côté de son rôle, tant il semble tenu en laisse. Domhnall Gleeson (Calvary, Il Était Temps) est bon, mais fait du Domhnall Gleeson. Quant à Alicia Vikander (Son Of A Gun, Le Septième Fils), ne se contentant pas d’être jolie, est dans son rôle en jouant une fragilité propre aux nouveaux-nés.

Ex-Machina-Critique-Film-Alicia-Vikander

En revanche, Alex Garland se trompe parfois, souvent même, dans la manière dont il aborde cette question de l’intelligence artificielle. On s’attendrait à entendre parler de Dieu (cité une seule fois), de la question de l’âme humaine, de la définition même de l’intelligence et surtout, de la place de l’homme civilisé dans l’histoire de l’évolution. Alex Garland effleure parfois ces quelques questions, sans y répondre et sans même exposer une hypothèse, pour se consacrer à des sujets plus prosaïques: le sexe, l’amour sans oublier le sexe. La scène dans laquelle Nathan décrit le « trou » qu’Ava a entre les jambes, munit de capteurs sensoriels pour plus de plaisir, est assez consternante de vacuité. Dans ce film, la poésie de la forme vole parfois en éclat face à la trivialité du fond.

Ex Machina n’est pourtant pas un four complet car il a le mérite, dans une période où la machine hollywoodienne semble tourner à vide, de montrer que le cinéma britannique existe encore. Qu’on peut faire de la science fiction avec peu de moyens, qu’on peut montrer pour la première fois que la motion capture s’avère être une absolue nécessité. Qu’on peut, pas toujours très finement, se revendiquer de grands auteurs de cinéma et poursuivre leurs oeuvres inachevées. Alex Garden est à encourager car, pour un premier film, cela reste un bon premier film.

Note: 7/10

Bande Annonce – Ex Machina:

 

Réalisation: Alex Garland

Scénario: Glen Brunswick & Alex Garland

Direction artistique: Denis Schnegg

Décors: Michelle Day

Costumes: Sammy Sheldon

Musique: Geoff Barrow & Ben Salisbury

Sociétés de production: BenderSpink & DNA Films

Société de distribution: Universal Pictures

Budget: 11 millions de dollars

Genre: Science-Fiction

Durée: 108′

Sortie: 27 mai 2015

Distribution: Oscar Isaac, Domhnall Gleeson & Alicia Vikander