Kung Fury, Un Film De David Sandberg

Synopsis: Les aventures de Kung Fury, un policier doté de super-pouvoirs qui va remonter dans le temps pour assassiner Adolf Hitler. 

Portninwak

Kung Fury est un film particulier à plus d’un titre. Par sa mise au monde, faite d’un appel au financement participatif qui rapporta bien plus qu’attendu, par sa sélection à la Quinzaine des Réalisateurs du dernier festival de Cannes et par un petit côté O.V.N.I., largement revendiqué et assumé qui fait de ce court-métrage une curiosité à défaut d’être une pleine réussite. Une curiosité qui bénéficie aujourd’hui de plus de quatre millions de vues sur le net…

Pourtant le ton donné à ce film était des plus intrigants, sorte de mélange bordélique entre l’Arme Fatale et Jackie Chan, le film de David Sandberg se veut tout à la fois un hommage et un dynamitage du cinéma des années 80. De ce point de vue, ça commence plutôt bien, sur l’art de faire voler une voiture de police d’un coup de skate-board. C’est drôle, irrévérencieux tout en étant respectueux, une sorte de caricature amoureuse d’une époque. La réalisation est suffisamment inventive et survitaminée pour faire oublier ses maladresses et ses fautes de rythmes, du moins au début.

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Car voilà, Kung Fury souffre de deux tares qui l’empêchent d’être parfait. Tout d’abord, un « ventre mou » qui vient plomber le rythme effréné des quinze premières minutes, une baisse de régime au moment même où le film aurait dû être le plus agité. Cette longue scène de bagarre avec les soldats d’Hitler, dans laquelle Kung Fury décapite à coup de tatane. Elle amuse au début, puis tourne rapidement en rond, pour finir par lasser. Bien sûr, elle ne représente que peu de temps, mais sur un film de trente minutes, ça commence à faire beaucoup. Cette longueur venant d’une répétitivité dans la scène, comme ces dessins-animés pas cher qui repassent plusieurs fois le même passage, pour faire du remplissage.

Kung Fury se trompe aussi parfois de cible, ou alors n’atteint pas celle qu’il s’était fixée. Certes, il enchaîne avec beaucoup de créativité les clins d’oeil et autres caricatures des films des années 80, les effets sont appuyés et insistants pour grossir le trait et déclencher le rire. Sauf que Kung Fury ne fait que ça, de l’humour par la caricature, en oubliant de faire du fond, de proposer des situations ou des gags qui rendraient la moquerie moins monotone. C’est vrai qu’au bout d’un moment, c’est un peu lassant puisque la caricature, on peut en avoir fait rapidement le tour. Bien sûr qu’il y a quelques gags, mais insuffisants pour éviter ce « ventre mou » de deuxième moitié.

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Au fond, Kung Fury a le mérite d’une évidente sincérité dans son approche des 80’s, on sent un amour immodéré pour une époque car, comme le disait Coluche: pour se moquer il faut connaitre et pour connaitre, il faut aimer. Ce film reste plutôt une bonne surprise, un bon coup de pied au derrière totalement déjanté, mais qui compte trop sur sa capacité à surprendre aux dépends d’un fond bien trop absent. De cette manière Hot Shots, qui grossissait le trait de plusieurs films, n’oubliait pas d’enchaîner également les gags les plus cinglés. Surprendre et faire rire, voilà la formule magique.

Bande Annonce – Kung Fury

 

Réalisation: David Sandberg

Pays: Suède

Genre: Arts martiaux

Durée: 31′

Distribution: David Sandberg, Steven Chow, Jorma Taccone, Leopold Nilsson, Eleni Young & David Hasselhoff